Le Poinçonneur des Lilas, une chanson à destin.
Des petits trous pour une grande carrière
Il y a soixante ans, le poinçonneur a révélé un chanteur. Car avec cette mélodie, Gainsbourg, qui à l'époque est peintre, a définitivement lâché ses pinceaux pour le micro. En 1958, Serge Gainsbourg étudie les beaux-arts dans une école de Pigalle, à Paris, mais pour gagner sa vie, il accompagne à la guitare des artistes dans un cabaret de travestis. Il est aussi le pianiste d'une chanteuse de succès. Michèle Arnaud, qui chante du Gainsbourg, le persuade alors d'interpréter lui-même ce qu'il a écrit.
La version originale : lien
La version des Frères Jacques (1958) : lien
La version d'Hugues Aufray (1959) : lien
La version du groupe Starshooter (1978) : lien
La version de Lulu Gainsbourg (2011) : lien
Source : France TV : Lien - L'histoire d'une chanson - 9 juin 2018
Le poinçonneur ou le quotidien d'un métier disparu.
De quoi parle le texte ?
D'un poinçonneur, un contrôleur de billets à l'entrée du métro qui perforait les billets pour les valider. Dans cette chanson, le travailleur nous confie son ennui, sa monotonie, la répétitivité de son travail. Il déprime dans un souterrain sans soleil, ni lumière, sous un «ciel de faïence» où ne brillent «que les correspondances».
Lui, il lit le Reader's Digest qui l'emmène vers une Amérique rêvée (des gars s'la coulent douce à Miami).
L'emploi du "Je" donne l'impression d'une confession, d'une confidence et accentue le message de l'auteur.
Le ton est à la fois humoristique et désespéré.
La structure de la chanson :
- 3 couplets
- 3 refrains à la fois identiques et différents : la répétition du mot « trou » correspond à la répétition du geste du poinçonneur (métier qui a disparu en 1973). On a une sensation de tourbillon et de progression, de crescendo vers un possible suicide.