Cantique de Jean Racine
Pièce vocale composée en 1865 par Gabriel Fauré (âgé de 19 ans), le Cantique de Jean Racine est écrite pour chœur (soprano, alto, ténor et basse) avec piano ou orgue. La tonalité originale est de ré bémol majeur.
Après une introduction jouée au piano (ou à l'orgue), le chœur entre pupitre par pupitre. À la quarantième mesure, après un pont instrumental, une partie centrale modulante intervient en la bémol majeur (puis si bémol mineur), où l'œuvre atteint son plus haut niveau expressif. Par un retour lent et solennel, la pièce évolue ensuite vers son caractère initial.
Il existe une version pour chœur, harmonium et quintette à cordes (1866) et une version pour chœur et orchestre (1906).
Dédiée à César Franck, la partition obtint le 1er prix de composition au concours de sortie de l'École Niedermeyer, dont Fauré est l'élève.
(Gabriel Fauré, par Paul Nadar en 1905.)
Sources : Wikipedia - Juillet 2018 - Lien vers l'article complet
Cantique de Jean Racine
Le texte de Jean Racine (1639-1699) est en fait une paraphrase de l'hymne Consors paterni luminis datant du Moyen Âge. Attribuée à saint Ambroise, elle était chantée au début des matines (ou vigiles) de la férie tierce (c'est-à-dire du mardi).
On peut percevoir dans la paraphrase française un jansénisme latent : la paternité divine n'est pas mentionnée explicitement chez Racine alors que l'original en parle deux fois. Là où l'hymne exhorte le croyant à se réveiller au cœur de la nuit pour prier et y chasser la pesanteur d'un sommeil pouvant mener à l'acédie, Jean Racine y voit le poids du péché. Enfin, si la lumière baigne la première strophe latine, écho du lumen de lumine du Credo, le texte français n'évoque que le jour éternel. Ces différences font ressentir un salut moins proche et un Dieu plus lointain dans la bouche de l'auteur du XVIIe siècle que dans l'original médiéval.